Les Âmes Croisées
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Les Âmes Croisées

Jeu de RPG pour ceux qui ont toujours voulu faire partie du monde Des Âmes Croisées de Pierre Bottero
 
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 Trahison [pv Lana]

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Calypso
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MessageSujet: Trahison [pv Lana]   Trahison [pv Lana] EmptyDim 29 Jan - 14:36

Trahison [pv Lana] Trahis10

Calypso s'inclina profondément, un grand sourire aux lèvres. Entre ses longs cheveux qui tombaient de chaque côté de son visage, elle pouvait voir Matthieu et Éric, de chaque côté, qui faisaient de même. Elle ferma brièvement les yeux, alors que la slave d'applaudissements retentissait. Parfois, quand elle entendait cette foule en liesse, elle se demandait si elle n'avait pas loupé sa vocation. La, sur cette estrade, au milieu de la place du marché, elle semblait à sa place. La place du marché était d'ailleurs pleine à craquer. Les gens étaient venu ici pour elle. Ils l'admiraient, et enviaient pour certains son talent. Elle se redressa, faisant voler ses boucles châtains autour de l'ovale de son visage. Elle voyait quelques jeunes cendres rigoler en la regardant. Normal, aurait-elle eu envie d'annoncer dans un sourire. Mis à part ses souliers bruns, toute sa tenue était aussi excentrique que sa présence. Des collants avec une jambe jaune éclatant et une autre rouge sang, une tunique lassée dans le dos qui faisait office de robe très courte d'un blanc immaculé comme la neige qui tombait autour d'eux, des gants qui remontaient au dessus des coudes, un jaune et un rouge, et pour compléter le tout, un morceau d'étoffe multicolore lui servait de bandeau pour retenir cette masse de cheveux qu'elle n'avait, une fois n'est pas coutume, pas tressée. En hiver, une tenue pareille était tout simplement folle, comme son titre. Certes, elle avait un peu froid, mais elle n'avait pas pensé à cela lorsqu'elle était sortit du palais accompagnée de ses deux équipiers.

Elle était partit. Comme elle aurait aimé ne pas revenir, rester la pour toujours, acclamée, adulée, comme si elle reine, comme Aryane... A l'heure qu'il était, elle aurait du être en représentation personnelle pour le roi. Mais elle était partit. Ils l'avaient bien mérité tout ces stupides perles, ce roi incapable, et surtout ces conseillers vieux et desséchés, qui semblaient vouloir pousser les cendres à bout... Et puis, Éric, qui lui désirait simplement le pouvoir à l'état pur... Heureusement que c'était Werrag qui avait eu les faveurs du roi. Elle n'osait même pas imaginer le vie avec un roi comme lui... Et ces mots qu'il avait dit...

Elle revoyait bien la scène. Le roi n'avait pas assisté au conseil aujourd'hui. Et comme à chaque fois qu'il n'était pas là, elle devait serrer les dents, et prendre sur elle toutes les insultes qu'elle se prenait de la part des neufs autres pitres assis à la table. Aujourd'hui, à sa demande, on allait débattre du problème de l'insécurité le soir, et des violences qui augmentaient sans cesse dans les rues cendres. Elle avait surtout fait cela pour Lana. Et pour aider les jeunes cendres qui n'avaient rien. Elle se revoyait très bien inspirant, se levant, sous les regards rieur des conseillers qui de toute façon, par principe, dirait non à tout ce qu'elle allait proposer. Mais sur le coup, elle avait cru qu'ils se rallieraient à sa cause juste. Elle avait prit la parole, rapidement, car trop de mots allaient se retourner contre elle : « Le conseil doit prendre des mesures dans la ville cendre. Tout les soirs, des jeunes filles se font violenter, des vols sont commis, des meurtres parfois... Nous devons renforcer la sécurité, et empêcher cette situation de s'aggraver. »

Ils avaient tous rit. Avaient commencé à parler chacun de leur côté, élevant tour à tour la voix. Puis, ils s'étaient tourné vers LE mage. Celui qui avait miraculeusement gagné leur confiance en moins de trois mois. Celui qui la détestait le plus, celui qu'elle détestait le plus, qui se nommait comme son jongleur préféré. Éric. Le sourire au lèvre, se levant pour lui faire face, il s'était raclé la gorge, et sous les regards approbateurs du conseil, il avait prit la parole. « Mais enfin, chère folle, soyez objective. La milice fait déjà tout son possible pour préserver la situation. Laissons les cendres régler leurs problèmes entre eux. Nous sommes ici pour discuter diplomatie et économie, non pas pour régler un petit problème de cendres. »
« Un problème de cendres ? Certes, ce sont des jeunes cendres, servantes et tavernières, qui se font entrainer dans les ruelles sombres. Mais qui les entrainent à votre avis ? Qui sait si même vous ne l'avez pas déjà fait ? Ce sont des perles qui abusent de leur pouvoir en abusant des cendres ! »
Nouveau rire. Un clin d'œil à Nazrtys. « Auriez vous déjà été dans cette situation ? Vu la façon dont vous en parler, cela semble personnel, et nous ne traitons pas ce genre d'affaire ici. Reprenez place, et passons à la suite. »

Et le roi qui cautionnait ce conseil. Et elle qui était convoquée pour un spectacle personnel... Elle avait quitté le palais aussi vite que possible. Parce qu'avec les cendres, elle pourrait exercer sa vraie fonction. Parce qu'avec les cendres, elle se sentait vivante, et entière. Parce que les cendres la jugeait par ce qu'elle venait de faire, et non par son rang. Parce que les cendres l'applaudissaient, et que les perles l'humiliaient. Parce que les cendres étaient ses frères d'adoption, sa condition, ceux qu'elle avait choisit. Et si elle quittait tout, pour devenir artiste ambulante ? Elle sentait les pièces qui volaient autour d'eux. Elle pourrait s'en sortir. Rien ne la retenait là bas !

Tandis que la foule retournait à ses occupations, elle descendit les quelques marches qui menait à la terre ferme, suivie de Mathieu et d'Éric. Tandis que celui ci riait et parlait comme à son habitude de tout et de rien, elle trouvait Mathieu très silencieux. Soudain, il la héla. Elle se retourna, et, elle vit qu'il tenait un couteau dans la main. Il avait le visage fermé, et la jeune folle se demanda ce qui lui arrivait. Il prit la parole, en baissant les yeux comme s'il était effrayé.
- Calypso, je suis désolé, c'est de la part d'Éric.
Surprise, la jeune folle se tourna vers son assistant, qui semblait lui aussi incrédule. C'est alors qu'elle sentit un couteau s'enfoncer dans ses côtes. Le mage, pas le jongleur. Elle entendit à peine le cri qu'il poussa en se ruant sur Mathieu. Elle n'entendit même pas les affolements des spectateurs encore présents. Elle baissa les yeux, et vit autour du couteau sa tunique devenir petit à petit rouge... Quel dommage, elle aimait beaucoup cette tunique. Et la vie aussi. Tirant d'un coup fort, elle retira le couteau et le laissa tomber à terre, pendant qu'elle même tombait à genoux, les mains appuyées contre son flanc droit. Aucun organe vital ne devait être touché. Heureusement qu'elle ne lui avait jamais apprit à tiré au couteau. Ne surtout pas bouger, pour que l'hémorragie ne devienne pas incontrôlable. Ne surtout pas crier, de peur de s'évanouir. Une forme arriva devant son regard flou. Elle la connaissait, mais pas moyen de trouver qui cela pouvait bien être. Ou alors elle avait aussi été payée par le mage, et dans ce cas elle était morte, ou alors elle était là pour l'aider, et dans ce cas...
- Un peu d'aide... S'il vous plait...


Dernière édition par Calypso le Ven 4 Jan - 22:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Trahison [pv Lana]   Trahison [pv Lana] EmptyLun 6 Fév - 16:51

Une fois n’étant pas coutume, ce jour-là je me levai à l’heure. Je me fondis dans la masse des cendres se rendant aux cuisines et je m’attelai à la même tâche que la veille, soit déplumer une montagne de gouses pour le repas de je ne savais quel Perle. Après en avoir déplumé trois et m’être couverte de plumes de la tête aux pieds, après avoir réalisé que je ne sentais plus mes doigts, que le léger bruit peu ragoutant que faisait chaque plume en se détachant ne me faisait plus rien et que j’étais loin d’être au bout de ma peine, ma responsable surgit dans les cuisines, l’air visiblement en colère. Quelques plumes s’envolèrent lorsqu’elle claqua la porte.

- Pourquoi n’y a-t-il plus de savon à la lavande dans la salle de bain ? Lequel d’entre vous a encore cru qu’en voler un petit morceau pour se laver le matin passerait inaperçu ? On vient de me passer un savon, pardonnez l’expression, et vous savez tous que je déteste ça.

Je fis comme si je n’avais rien remarqué, pour ne pas m’attirer d’ennuis. J'étais persuadée que personne n'en avait volé et que la bonne femme avait juste trouvé un prétexte pour nous hurler dessus. Prétexte qui fonctionnait visiblement, puisque personne ne pipait mot. Mais quand son regard furieux se posa sur moi, elle explosa :

- Lena, vous allez me chercher un autre savon, et tout de suite ! Et ces gouses devront quand même être prête pour ce soir !

Je ne dis rien. Je ne lui fis par remarqué qu'elle avait encore écorché mon prénom. Je posai l’animal à moitié déplumé sur le tas qui m’attendait encore et je sortis. Je pris au passage la carte qu’elle me tendait et qui annonçait que les courses que je faisais étaient pour le roi. Je courbai l’échine sous son regard et ne bronchai pas lorsqu’elle me frappa derrière les genoux avec sa canne et que je tombai. Je me contentai de me relever sans rien dire, de ramasser la carte que j’avais faite tomber et de continuer mon chemin. Dans la ville Cendre, je mis un moment à retrouver la boutique de savons. Je n’y étais allée qu’une seule fois et le seul souvenir gravé en moi était celui de la senteur qui m’avait prise à la gorge lorsque j’en avais poussé la porte. Rose, violette, orange, fraise, framboise, cannelle, vanille et tant d’autres parfums indescriptibles… Je me rappelai précisément de chacune d’entre elles, mais j’étais incapable de me rappeler la localisation de la boutique. Je décidai de me rendre sur la place du marché. Là-bas, je trouverai surement une personne pour m’éclairer. Je passai devant une vitrine et réalisai que j'étais couverte de plume bariolées. J'en enlevai la plupart, mais quelques unes restèrent accrochées à mes cheveux.

Mais je ne demandai mon chemin à personne, une fois sur la place. Je me retrouvai face à une foule en liesse qui acclamait une silhouette sur une estrade, silhouette à l’aspect très familier. Calypso. La jeune folle du roi. Mais pourquoi donnait-elle un spectacle au beau milieu de la ville Cendre alors qu’elle avait accès aux plus hautes sphères ? Je la vis descendre les quelques marches et se retourner pour voir ses assistants. Je vis l’un des deux sortir une arme blanche et blesser l’artiste avant de disparaître. Je me mis à courir en direction de Calypso mais j’étais à l’autre bout de la place et celle-ci était bondée. Je mis une à deux minutes pour rejoindre la jeune femme. Elle était à terre, les mains plaquées contre sa poitrine, du sang coulant entre ses doigts. Elle murmura une phrase que je ne compris pas. Je la cueillis dans mes bras alors qu’elle tombait à terre. Je regardai autour de moi pour trouver de l’aide dans un regard, mais la foule s0était dispersée après la représentation et je ne vis personne susceptible de m’aider. Je mis une main sur celles de Calypso pour comprimer la blessure et je murmurai près de son oreille :

- Ça va aller, Calypso, je…
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MessageSujet: Re: Trahison [pv Lana]   Trahison [pv Lana] EmptyMer 29 Fév - 21:29

[troisième rp de la soirée, je suis inspirée dit donc !]

- Ça va aller, Calypso, je…

Non, ça n'allait pas aller. Non, ça n'allait pas finir. Lana, c'était Lana. Les rôles étaient inversés cette fois. Cette fois, ce n'était pas la petite servante qui était en état de choc. Cette fois, c'était elle, Calypso, qui était à terre... Le sang coulait encore, malgré la main de la servante sur la sienne. D'ailleurs, elle sentait que sa main tombait, que son corps perdait petit à petit ses forces... Merde, ce n'était qu'un coup de couteau, elle n'allait pas perdre connaissance tout de même ! Se raccrocher. La voix de Lana toute proche. Sa main sur son flanc. Son souffle haché. Cette présence, si fine... Elle avait besoin de la vue. Un effort, juste un minuscule effort histoire d'enlever ce flou continu autour d'elle. Voilà. Elle fixait ce point, juste derrière les cheveux de son... Amie ? Était-elles amies ? Elle avait presque dit le mot. La seule amie qu'elle avait jamais eu été Aryane. Elle s'en rendait compte maintenant. Elle était persuadé qu'Éric et Matthieu eux aussi étaient des amis.

Ils avaient rigolé ensemble à la taverne. Avaient pleuré lorsqu'elle était partit pour un long moi. Avaient fêté chaque belle représentation, chaque anniversaire ou jour important ensemble, riant avec toute la franchise du monde. Amis. Elle avait rigolé avec le fils de Matthieu, plaisanté avec la petite amie d'Éric, encouru les foudres de leurs mères lorsqu'elle était allé chez eux... Amis. La douleur était-elle plus grande lorsqu'elle venait d'un proche ? Surement. Amis. Et il venait sans aucun remord de lui planter un couteau en plein flanc, sans se douter qu'il avait touché le coeur. L'avait-il fait par méchanceté et intérêt pur, parce que le mage l'avait soudoyé ? Ou alors sous la menace, de la vie de son fils ou de sa femme ? « Je suis désolé Calypso... ». Elle repensait ses mots. Lana était-elle une amie ? Elles n'avaient pas partagé grand chose, mais aujourd'hui, alors qu'elle avait besoin d'elle, elle était là. C'était la définition, non ? *Moi aussi Matthieu, je suis désolée. Désolée que tout soit effondré. Désolée que des raisons t'aient poussé à faire cela. Désolée que tu n'ai jamais su bien viser. * Un coup dans le cœur et tout aurait été fini rapidement.

Mourir lui semblait soudain attirant, alors que la trahison la lacérait comme la lame du couteau... Elle sentait Lana essayer de contenir l'hémorragie, elle sentait sa tunique de plus en plus rouge de sang, elle sentait son cœur battre à la chamade, son souffle s'emballer... Lorsqu'elle le vit revenir. Pile sur le point qu'elle fixait. Caché dans l'ombre d'une maison. Éric l'avait-il perdu ? Ou alors était-il lui aussi corrompu ? Il reprenait un poignard, et cette fois préparait son lancé avec précision... Elle devait bouger, s'écarter, mais la mort lui tendait les bras, et elle ne voulait pas se refuser à elle... Un autre coup de couteau et la place serait libre pour Matthieu à qui on avait peut être promis sa succession. Un autre coup de couteau et tout ses rêves, ses espoirs, ses peurs, ses complexes, ses soucis partiraient en fumée.

Sauf que Lana était entre Matthieu et son couteau et elle, en train d'attendre la mort. Son corps se réveilla, son esprit se remis en marche, et elle essaya de prendre la parole sans beaucoup de succès. Les mots ne sortaient pas, elle n'y arrivait plus... Vite. Sauver la vie de son amie. Au risque de perdre la sienne. Mais sauver la vie de celle qui aujourd'hui était à ses côtés, qui aujourd'hui la soutenait, lui parlait doucement sans se rendre compte du danger... Le couteau plein de sang devait toujours être à ses pieds en théorie. Il suffisait qu'elle le baisse et qu'elle trouve la force de le lancer avant que son lanceur ne fasse de même. Mais il semblait plutôt se cacher, surement parce qu'elle entendait les hurlement en arrière fond de son acrobate préféré... Donc un seul avait trahi. Prendre des forces. Et passer en boucle cette phrase pour tenir. Sauver Lana. Elle n'avait pas à prendre le deuxième couteau pour elle. Elle se pencha lentement, chercha de sa main le couteau qu'elle avait retiré, le trouva, mais n'arriva pas à fermer les doigts dessus. *De la force ! * Dans un hoquet de douleur, elle réussit à saisir l'arme. Lana lui parlait toujours à l'oreille sans même qu'elle arrive à comprendre. Elle fixait toujours ce point, où Matthieu prenait son angle pour lancer droit sur elle... Elle n'arriverait jamais à viser si elle gardait les yeux ouverts. Elle les ferma, remonta doucement le bras... Elle n'aurait pas la force de viser dans les organes vitaux. Elle pouvait tout juste tirer dans les jambes... C'était comme lorsqu'elle avait les yeux bandés pour le lancé de couteau. Un mouvement faible du poignet pour tester. Plus fort, ou il tomberait par terre. Deuxième essai, encore moins concluant. Il allait viser d'une minute à l'autre. Elle devait le faire. Troisième essai. Le couteau vola. Un hurlement de douleur derrière Lana, qui se retourna pour regarder, la lâchant ainsi. Elle sentait qu'elle tombait sur le côté... Mais plus aucune force pour l'empêcher. Le sol froid et poussiéreux arriva sur sa blessure. Même plus la force de crier parce que la plaie entrait en contact avec la surface dure. Elle se posa juste sa main sur cette blessure, et serra très fort, pour garder conscience. Matthieu n'était pas mort. Il pouvait toujours frapper. Elle devait protéger Lana. Et se protéger elle aussi.
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MessageSujet: Re: Trahison [pv Lana]   Trahison [pv Lana] EmptyMar 17 Avr - 18:09

Pourquoi ne trouvais-je pas les mots ? Pourquoi ne pouvais-je pas lui venir en aide à présent ? Elle avait su toucher juste, ou du moins du mieux qu’elle pouvait, bien mieux que moi à présent, lorsque c’était moi qui étais transpercée. Et là, alors qu’elle avait besoin d’aide impérativement, je ne trouvais rien d’autre à faire que de la tenir, de presser fort une main sur la blessure malgré le sang qui coulait entre mes doigts et de parler doucement, parler pour ne rien dire, parler pour vivre. Et alors que je parlais, sans même comprendre le sens de mes propres mots, je me revis enfant.

…J’avais quatre ans et une forte fièvre. Des visions magnifiques. J’avais même vu un cheval, un immense cheval noir, un cheval qui venait exprès pour me rendre visite, juste pour moi Et moi j’avais terriblement envie de grimper sr l’animal, de m’agripper à sa crinière et de le laisser m’emporter avec lui, parce qu’il vivait forcément dans un endroit aussi magnifique que lui. Je voyais dans ses yeux la prairie herbeuse, le petit cours d’eau, le poulain qui gambade et la jument qui le surveille. Je voyais tout ça dans ses yeux, et j’avais de plus en plus envie de partir. Et dans ces moments-là, la seule chose qui m’avait retenue était la voix de ma mère et sa main fraiche sur mon front, alors même que je ne saisissais pas le sens de ses mots…

Alors aussi dérisoire que cela puisse paraître, j’en faisais de même pour Calypso, je parlais pour ne rien dire, je parlais pour vivre, parce que c’était la seule chose que je pouvais faire. Elle ouvrit les yeux. Fixait un point, me regardant sans vraiment me voir. Quant à moi, mon regard était fixé sur mes mains. Pleines de sang. Et je ne pouvais m’empêcher de penser à la dernière fois que ça avait été le cas. À la mort de Werrag. Et à la décision que j’avais prise ce jour-là. Effacée, presque oubliée, par les évènements qui avaient suivis. Deux semaines. Il avait suffi de deux semaines pour que tout soit oubliée, refoulé dans un coin obscure de mon esprit et que je redevienne la gamine peureuse et faible que j’étais.

Pourquoi ? Pourquoi moi, pourquoi elle, pourquoi encore ? Pourquoi ?

Mais je n’eus le temps ni de prendre une décision radicale pour sauver mon amie ni de répondre à cet appel muet. Elle parut soudain effarée. Tenta de parler, abandonna avant que je n’aie le temps de protester qu’elle était trop faible pour ça. Elle se pencha et faiblement, attrapa un couteau. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais vraiment pas. Je compris, Lorsqu’après un effort qui sembla lui couter le peu de forces qu’il lui restait, elle lança ce même couteau derrière moi. Je me retournai pour regarder. Pourquoi la curiosité nous pousse-t-elle toujours à faire des choses stupides ? Mon amie tomba, mais je n’eus pas le réflexe de la rattraper. J’étais figée.

Face à moi, se tenait un jeune homme aux habits bariolés, à l’image de ceux de mon amie. Un jeune homme qui aurait peut-être pu paraitre charmant sans le rictus qui déformait sa bouche et la lueur meurtrière dans ses yeux. Un jeune homme avec un couteau et du sang sur les mains. Un choix terrible s’offrait à moi. Trop de possibles, de variables, et pas assez de temps pour les analyser. Alors pour une fois, je tus ma raison, ma peur, mon angoisse, mes doutes et je laissai parler mon instinct. Ce même instinct que je m’étais efforcée de brider pendant des années, y arrivant tellement bien qu’il en avait presque disparut, devenant cet automate juste bon à nettoyer, couper, éplucher, ratisser, ramasser, laver, plier. Cet instinct que depuis la mission, je m’efforçais de faire renaître.

Deux semaines.

J’avais eu deux semaines pour m’entrainer avec l’arme que j’avais gardée au retour de mission. C’était tellement peu. Même le meilleur des élèves, épaulé par le plus éminent des professeurs, ne pouvait devenir maître d’un poignard en si peu de temps. Alors que dire de moi ? Je n’étais pas mauvais apprentie, mais je n’avais ni maître ni temps. Quelques heures de mes nuits écourtées, voilà tout ce que j’avais pu donner à mon arme. Ça, et toute la rage que j’avais accumulée, tout le désespoir, tous les doutes, les incertitudes et la douleur. J’avais le choix. Attraper Calypso et la porter à l’abri, en espérant que le coutelas qu’elle venait de lancer sur son attaquant serait suffisant pour le ralentir, lancer cette arme qui ne me quittait plus ou me jeter sur le jeune homme. Un choix terrible dont je n’avais pas le temps de peser les options.

Je lançai mon arme. En y mettant toutes mes heures d’entrainement, en visualisant la poutre pleine de marques à la place de ma cible, en y mettant toutes mes émotions. Mais je ne pris pas le temps de regarder si elle avait atteint sa cible. Peut-être qu’inconsciemment, je savais, mais en réalité, je n’en savais rien. Peut-être était-il blessé, ou simplement encore plus en colère, en colère contre moi aussi. Peut-être étais-je devenue une cible moi aussi, à présent. Peut-être était-il mort…
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MessageSujet: Re: Trahison [pv Lana]   Trahison [pv Lana] EmptySam 15 Sep - 20:08

[on l'attendais plus ce rp >< Encore désolée du retard... Incroyable]

Son corps était étendu sur les pavés de la place du marché. Elle voyait la place se vider, et seuls les flocons de neige épars venaient troubler cette scène qu'on pourrait trouver d'une pureté aérienne. L'estrade était vide. La jeune folle avait l'impression de se détacher de son corps. Elle était effondrée dans la fine couche de neige, le cœur battant, les yeux ouvert, reflétant à la fois sa douleur et sa sérénité... Le poignard avait volé. Loin, tellement loin... Jamais elle ne se serait douté que la petite servante portait un poignard. Un flocon vint se poser sur ses cils, et d'un réflexe ils battirent faiblement pour le retirer. Tient, elle avait encore des réflexes. Le ciel était blanc, scintillant de points épurés qui tombaient lentement, comme un rideau, sur la place du marché... Tout le monde semblait s'être vidé, la laissant seule. Jamais elle ne se serait douté qu'elle savait manier un poignard si bien. Son lancer, même si elle ne s'en doutait pas, était l'un des plus parfaits qu'elle ai jamais vu. Au milieu de cette place blanche, souillée de pas de cendres qui s'étaient enfuis pour aller voir ailleurs le temps que la garde arrive, elle sentait du sang atterrir dans la couche de neige. Perturber cet équilibre parfait qui s'était mis en place. Elle avait même tiré mieux que... Mieux que Matthieu, alors qu'elle lui avait donné des cours. Qu'elle l'avait formé, aidé, qu'elle lui avait donné un emploi, une place sûre, un repas chaque jour... Le visage paisible se tordit d'un rictus. L'équilibre s'était brisé, et la la tache prenait de plus en plus d'ampleur, grignotant la place du blanc qu'elle adorait tant. C'était elle qu'elle aurait du prendre comme assistante. Elle savait au fond d'elle que jamais la jeune cendre ne l'aurait trahie. Le rictus se modifia en en sourire triste. L'équilibre s'était brisé une deuxième fois. Au fond de la place, un deuxième corps venait de tomber. Un poignard dans la jambe. Comme quoi, elle même, maîtresse dans l'art du lancer de couteau, ne savait plus viser quand elle était perturbée. Un poignard dans le torse. Qui avait probablement traversé un poumon. Comme quoi, chacun possédait des ressources insoupçonnables. Et surtout la gorge tranchée. Comme quoi, un de ses assistants au moins était resté fidèle.

Le traître tomba au sol. Le tache rouge commença elle aussi à troublé l'équilibre sous son corps. Son souffle s'éteignit. Une mort rapide. Trois cendres venaient d'en tuer un quatrième. Que la scène était belle. Un mort, et un vivant penché sur son corps, le maudissant et pleurant en même temps des larmes qui se cristallisaient sous le froid. Une presque morte, et une vivante penchée sur son corps, sans un mot, abasourdie par le geste qu'elle venait de faire. Elle venait de tuer, surement pour la première fois de son existence. Elle devait aller voir Éric et Lana, les réconforter, les aider... Un flocon de neige tomba sur ses cils. Puis glissa jusqu'à son œil. Sa vision se troubla, devenant floue à cause de ce flocon. Ses sens lui échappait. Elle sentait qu'elle se détachait de son corps... Elle vit les lèvres de Lana lui crier quelque chose. Elle sentit ses mains sur sa blessures, agitées. Le froid. Partout. Qui se propageait jusqu'à son cœur. Puis ce fut comme si tout se déconnectait. Elle voyait, sentait, mais n'était capable de rien analyser. Du noir. Partout.

Puis une silhouette. Elle sentit ses forces revenir, au fur et à mesure qu'une vieille femme approchait et dissipait les ténèbres avec une lanterne. Elle se redressa, et avança à sa rencontre. Elle ne sentait rien sous ses pieds, et pourtant elle se rapprochait de l'ancienne. Une fois à sa hauteur, elle se tu et attendit, car elle était persuadée que ce n'était pas à elle de faire le premier pas.
- Calypso Reglinis. Je vais te conduire à Matthieu. Il t'expliquera tout.
Elle ne tiqua même pas à la mention de son ancien nom. Cette femme avait l'air d'en savoir bien plus qu'elle ne le disait. Et elle désirait plus que tout voir Matthieu. Elles avancèrent un peu, et elle examina son guide. Cheveux gris blancs nattés avec minutie, longue robe noire tombante à ses pieds, une lanterne qui semblait faire partie intégrante de sa main et son bras... Comme si elle devinait qu'on l'observait, elle se retourna, et laissa voir un visage ridé, marqué par l'age, et pourtant... Rieur, joyeux, et plein de sagesse. De force également.
- Voilà. Il est là.
En effet, elle ne l'avait pas vu, mais Matthieu se tenait en face d'elle. Elle ne ressentit aucune haine, juste de la compassion. Elle s'approcha, et le pris dans ses bras. Elle voulait juste le réconforter, lui dire que tout allait s'arranger...
- Nous trouverons une solution, et avec Éric nous reprendrons à zéro, je te promet qu'il te pardonnera...
- Calypso... Je suis désolée, tu ne méritais pas cela. Pour de l'argent j'ai trahi tout ce que j'avais de précieux... Mais heureusement, on m'a dit que tu serais sauvé. Prend soin d'Éric, et demande lui pardon. Dit lui de continuer pour moi.
Elle ne comprenait pas. Matthieu et elle allaient retourner dans le monde des couleurs, et ils reprendraient comme avant ! Elle ferma les yeux, et se dit que son souhait serait peut-être réalisé. En les ouvrant, il ne restait que la vieille dame. Où était partit son ami ? Elle devait rentrer avec lui !
- On t'appelle en bas. La blessure est douloureuse, mais en aucun cas grave ou mortelle. Nous nous reverrons.
- Attendez ! Je ne pars pas sans Matthieu !
- Il sera avec toi en bas.
- Merci... Qui êtes vous ?
- Le temps des questions viendra plus tard pour toi demoiselle. Tu as encore à accomplir en ce bas monde secoué par le chaos.
- Mais, quand ? Que dois-je accom...

- Idiote bornée et stupide, réveille toi !! Si tu n'ouvres pas les yeux je te met la tête dans la neige jusqu'à ce que tu me supplie de te laisser ! Calypso, reviens !!
Elle ouvrit ses yeux en sursaut. Sourit. Sa blessure était douloureuse, mais elle remarqua qu'on venait de lui faire un bandage rudimentaire mais efficace. Éric la tenait dans ses bras, et Lana était à côté de lui, inquiète. Où étaient-ils ? Que c'était-il passé ? Pourquoi Éric l'insultait-il ? C'est alors que tout revint, et ses yeux se remplirent de larmes. Matthieu était mort. C'était lui qui l'avait blessé. Mais... Il lui avait parlé ! Et l'ancêtre lui avait menti ! « Il sera avec toi en bas. » Elle n'avait jamais eu l'intention de la laisser l'emmener avec elle, voulait le garder dans ce monde noir... Qui était-elle ? Les choses se révélaient petit à petit à elle, et elle écarquilla les yeux de surprise. *Dans ton cœur. Il sera la dans ton cœur.* Elle avait parlé à l'âme de son ami, et à... Et si c'était Kaiya ? Elle en était sûr. Alors que les deux jeunes cendres la regardaient, soulagés et un peu inquiet, elle sourit et annonça :
- Vous ne me croirez jamais... J'ai vu Kaiya.
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Lana

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MessageSujet: Re: Trahison [pv Lana]   Trahison [pv Lana] EmptyVen 5 Avr - 7:52

[Woah ! Mon dernier message dans ce rp a quasi une année ! C'est fou comme le temps file trop vite... Désolée --" ]

J'étais à genoux dans la neige. Quelques flocons tombaient encore, fondant au contact du visage de Calypso. Visage neutre. Voir paisible. Elle semblait ailleurs. Et j'avais beau lui avoir crié dessus, l'avoir secouée, suppliée, ses yeux restèrent fermés.
Un jeune homme me rejoignit. Ses vêtements étaient aussi bariolés que ceux de la jeune Folle et j'eus peur, un bref instant, qu'il s'agisse de celui qui l'avait blessée. Et que j'avais blessé en retour. Je n'avais pas osé me retourner, après mon lancer de couteau. Calypso avait perdu connaissance une fraction de seconde après, et avait requis toute mon attention.
Mais ce jeune homme-là s'approcha doucement d'elle, de la douleur inscrite sur son visage. Sans doute la même que sur le mien. Ce devait être son deuxième assistant. Il se pencha sur elle, sans que l'un ou l'autre de nous deux n'ait prononcé un seul mot. Je le regardais mettre une mèche folle derrière l'oreille de Calypso, et finir son geste en une caresse pleine de tendresse et de respect.
Comment avait-elle pu choisir un assistant si doux et se tromper autant sur le deuxième ? Pourquoi n'avait-elle pas vu avant qu'il avait changé de camps et jouait maintenant contre elle ? Comment avait-elle pu se laisser blesser dans un corps à corps, elle qui était pourtant si souple, agile et débrouillarde ?
Sa blessure saignait encore à travers mes doigts, mais j'avais l'impression que le flux avait quelque peu ralenti. Du moins, j’espérais que c'était le cas, et pas juste un tour que me jouait mon esprit, pour me faire croire que tout allait bien. Elle respirait toujours, mais si faiblement que j'avais de la peine à sentir sa poitrine se soulever sous ma paume. Et ses mains devenaient aussi froides que la neige rouge sous nous. De ma main libre, je lui saisis sa paume la plus proche de moi. Si mes doigts étaient gelés par le froid, les siens me semblèrent encore plus glacés.
Son assistant vit mon geste et en fit de même. Je lui tendis la main que je venais de saisir et il les prit les deux entre ses paumes. Alors qu'il les menait à son visage pour souffler un air chaud dessus, je dénouai d'une main mon tablier couvert de sang. J'en coinçai un coin dans ma bouche et le déchirai en une bande plus ou moins égale, dans la partie la moins sale du tissu. Tout doucement, je la soulevais légèrement, pour pouvoir enrouler le coton autour de son torse. Je pus faire deux tours, que je serrai suffisamment pour compresser la blessure, tout en tentant de ne pas l'étouffer. Mon bandage, rudimentaire, ferait sans doute sourire le plus piètre des Guérisseurs.
Son assistant bariolé hocha la tête dans un signe d'appréciation. Il tendit les bras et prit la jeune femme contre lui. Il serait sans doute meilleure bouillotte que moi, qui grelottais. Puis, étonnamment, il se mit à crier. Il lui hurla dessus, relâchant enfin la pression qui pesait sur nous trois, brisant ce silence étouffant de pureté.

- Idiote bornée et stupide, réveille toi !! Si tu n'ouvres pas les yeux je te mets la tête dans la neige jusqu'à ce que tu me supplie de te laisser ! Calypso, reviens !!

Elle battit des paupières, découvrant ses pupilles vertes pleines de malice. Elle souriait. Mais en un instant, ses yeux se remplir de larmes et elle tourna la tête vers son agresseur. Instinctivement, je suivis son regard, et ce que je vis me glaça d'effroi.
Ce n'était plus qu'un corps posé dans la neige. Le rouge avait pris le dessus sur toutes les couleurs de son costume. Et mon arme était enfoncée jusqu'à la garde au beau milieu de sa poitrine. Je ne l'avais pas manqué. Un éclair de fierté et de contentement me traversa. Mes efforts avaient payés. Et j'avais sans doute eu de la chance, mais j'avais atteint ma cible. Puis la terreur balaya tout le reste. J'avais tué. J'avais ôté une vie. Quelqu'un qui avait peut-être fait quelque chose de mal mais qui ne le méritait pas. Personne ne mérite la mort. Certains méritent de ne plus jamais connaître la liberté, mais le droit de reprendre une âme n'appartenait qu'à Kaiya.
J'avais empêché des milliers de rires, de pleurs, de joies et de peurs. Ce jeune homme aurait peut-être fondé une famille. Il aimait peut-être quelqu'un, qui pleurera sa mort autant que j'ai pleuré celle de mes parents. Il laissait sûrement des proches, de la famille et des amis derrière lui. Et j'avais mis une fin prématurée à tout cela. Certes, vu la blessure qui barrait sa gorge, il serait sans doute mort sans mon intervention. Mais l'image de la garde de mon poignard qui dépassait de sa chemise tâchée de rouge s'était imprimée trop profondément et était trop récente pour que je puisse me résonner.
Mes mains se mirent à trembler. Et le sourire et les mots de Calypso ne furent pas pour me rassurer.
Kaiya
Je n'avais jamais vraiment su si je croyais en la déesse. Comment quelqu'un de fondamentalement bon pouvait-il permettre de telles différences entre les classes ? De telles injustices, liées uniquement à la naissance et aux ancêtres. Comment pouvait-elle permettre le mal ? Le meurtre, la douleur, le mal, les vices...
Mais après la mission, pouvais-je encore douter d'elle ? Ou plutôt d'Elle... Je ne savais que penser de cette vision annonçant la fin des prêtres et m'efforçais de l'oublier. La mission m'avait apporté suffisamment de souvenirs pour que je puisse me permettre d'en mettre un ou deux de côtés, d'autant que parmi ces souvenirs, il y en avait de très forts.
Je n'y avais donc pas trop repensé. Entre mon travail et mes pauvres entraînements, je n'avais de toute façon pas des tonnes de temps pour le faire.
Mais Calypso venait de dire qu'elle l'avait revue. Et je voulais bien la croire.

- Je te crois... ça ne serait pas la première fois... Mais ne parle pas trop, économise tes forces.

Puis je m'adressai au jeune cendre qui la tenait dans ses bras :

- Il faut l'emmener voir un Guérisseur, mais je crois que c'est plus prudent si on ne la déplace pas trop... Et... On ne peut pas laisser... Enfin, "le" laisser comme ça... Je reviens le plus vite possible. Ah, et tiens, recouvre-là.

J'ôtai mon pull et le lui tendis. Je me retrouvais donc en simple robe de travail, les bras dénudés. Je m'approchai d'abord du corps. Mais un haut-le-corps me souleva alors que je le regardais de trop près. Je posai le reste de mon tablier sur son visage, en signe de respect. Il me fallait d'abord trouver quelqu'un pour soigner Calypso, et, de toute façon, on ne pouvait plus rien faire pour lui.
Je me mis à courir, le bruit de mes pas était étouffé par le manteau de neige qui recouvrait maintenant le sol. Il me fallut une dizaine de minutes pour repérer une petite maison ornée de l'insigne de ceux qui pratiquent des soins. En quelques mots, j'expliquai la situation à une jeune femme. Elle envoya son fils chercher de l'aide à la ville perle, prit une petite trousse en cuir et me suivit. Je lui désignai les deux jeunes gens sur la place, même si ce n'était pas utile, puisqu'elle était déserte.
Mon amie était maintenant entre les meilleures mains possibles. Je me retournai donc, et m'approchai à nouveau de la forme sur le sol. Je me mis à trembler, mais je persévérai. De la neige avait commencé à le recouvrir. Son corps était froid, la vie l'avait quitté en même temps que son sang. Je secouai mon tablier pour en ôter la neige. Puis, d'une main tremblante et maladroite, je lui refermai les yeux. Il semblait paisible. Sans la déchirure qui barrait sa gorge et l'arme dans la poitrine, on aurait pu croire qu'il dormait. Je fermai les yeux, et, d'un geste brusque, récupérai mon poignard. Je n'avais pas les moyens de m'en racheter. Donc, aussi horrible que cela puisse paraître, j'étais bien obligée de récupérer celui-ci.
Celui de Calypso était à terre, juste à côté. Et j'en récupérai un troisième, couvert de sang. Je retournai vers le corps, sur qui je remis le tissu blanc. Puis je tentai de le soulever. Mais ce type devait bien faire une fois et demi mon poids et j'en fus incapable. Alors je me relevai. En m'éloignant du mort, je réalisai qu'en fait, c'était surtout le froid qui me faisait trembler. Mes mains étaient gelées, mes vêtements mouillés par la neige. Je retournai vers les trois autres, au milieu de la place toujours exempte de badauds.
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