Une arrestation [pv Liam]

Calypso sortit de la boutique les mains vides. Elle n'avait encore rien trouvé. Cela en devenait presque frustrant. A un tel point qu'elle hésitait à essayer la boutique d'en face, qui ne portait même pas de nom. Et pourtant, elle devait le faire. Ce n'était pas cinq boutiques qui allaient l'arrêter dans son rêve... Cependant, cela risquait fort d'entamer son moral. En effet, elle n'était pas là pour se chercher une simple robe, ou une tunique non inflammable. Non, si elle avait voulu ça, elle se serait rendu dans le quartier à gauche, qui était pour les vêtements féminin. Oui, je sais, vous allez donc vous demander ce que notre jeune folle faisait dans une rue de magasins de prêt à porter pour homme... La réponse est à la fois très simple et compliqué à la fois. Elle cherchait les vêtements de son ancien professeur, Ol'Hil Junil. Hier, les gardes du palais lui avait dit qu'ils avaient vu des vêtements de fou qui ressemblaient étrangement aux siens, mais pour homme. Il ne pouvait que s'agir que de ceux de l'ancien fou... Or peut-être que sur ses vêtements, elle trouverait un indice, quelque chose pour lui indiquer comment le retrouver. Mais bon, pour l'instant, il ne servait à rien d'extrapoler, puisque de toute façon, les marchands semblaient croire que des vêtements de fou étaient la dernière chose portable, et par conséquent vendable. Elle leva la tête au ciel. Cinq heures. Elle devait se dépêcher. Elle avait une réunion le soir au palais, et elle voulait y être avant la conseillère Nazrtys, qui la détestait plus que tout. Cette mage ambitieuse ne supportait pas qu'elle est plus d'influence sur le roi qu'elle, et que Werrag pourtant moins haut placé dans la hiérarchie des mages devienne un jour le futur roi. Peut-être avait-elle espérer épouser le roi puisque sa femme était morte. Mais en tout cas, peu importe ses motivations, elle voulait lui prouver qu'elle était digne de siéger à cette réunion.

A l'autre bout de le rue, elle vit arriver un petit groupe armé. Que venaient-ils faire là ? Il n'y avait personne ici ! En tout cas, encore une fois, ce n'était pas ses affaires. Elle essaierait ce magasin, puis, si elle ne trouvait rien, elle rentrerait au palais, prendrait un douche rapide, et irait à la réunion. Elle poussa la porte de l'échoppe. Un carillon tinta au dessus d'elle, et un cendre très rond apparu au comptoir. Sans attendre, elle demanda d'une voix assurée :
- Bonjour, je cherche des vêtements de fou... Est-ce que vous en possédez ?
Le marchand se gratta le menton, et repartir dans l'arrière boutique. Calypso attendit. C'était déjà mieux partit que les autres boutiques, où les marchands lui avaient répondu qu'ils ne vendaient pas ce genre de vêtements... Et bien, il en prenait du temps ! Son magasin cachait-il une caverne d'alibaba dans l'arrière boutique ? Ou le marchand voulait-il vérifier sous chaque tapis qu'il n'avait pas ce qu'elle cherchait ?

Soudain, la porte de la boutique s'ouvrit brutalement, projetée contre le mur, faisant ainsi teinté le carillon à la chamade. C'était les gardes armés qu'elle avait vu tout à l'heure. De la milice de la cité sans doute. Venaient-ils arrêter le marchand ? Dans ce cas elle n'avait pas de chance... Marchand qui d'ailleurs réapparu avec un air désolé, car il n'avait rien dans les mains à lui donner. Puis le garde qui semblait être le capitaine sortit un parchemin de sa poche, et lu :
- Mademoiselle Calypso Sinilger, vous êtes en état d'arrestation, sous l'ordre de la conseillère Nazrtys. Veuillez nous suivre sans opposer de résistance, où nous serons obligé d'utiliser la force.
Calypso écarquilla les yeux. Ils étaient donc venu pour elle ! Sérieusement ? Mais de quel droit disposait donc cette mage arrogante sur elle ! Aucun ! Mais son esprit lui rappelait l'histoire de Nawel, qui n'était qu'une aspirante et qui avait eu le pouvoir sur une cendre... Certes, elle était un peu plus qu'une cendre, mais officiellement elle en restait une. Et Nazrtys était elle aussi plus qu'elle aspirante, c'était une des mages les plus puissantes... Mais allait-elle se soumettre ? Non ! Elle avait une réunion ce soir, et elle y serait !
- Je refuse de vous suivre, messieurs. Je ne suis en aucun cas coupable de quoi que ce soit, et justement, si vous devez m'arrêter, ce sera par la force.

Et après avoir dit ces mots, elle bondit hors de leur portée, sous les yeux horrifiés du marchand. Puis, voyant que la porte était ouverte, elle en profita, esquiva deux gardes, et sortit dehors. Et maintenant ? Au nord. Il y avait une montée, si elle arrivait là bas elle pourrait les épuiser facilement. Il fallait juste qu'elle tienne. Elle courait souvent, mais les gardes aussi. Et ils gagnaient du terrain. Elle tourna la tête pour le vérifier... Et soudain elle sentit que quelqu'un l'attrapait par le poignet d'un poigne très forte et ferme. Prise dans élan, elle continua à courir, mais son bras tira sauvagement sur son épaule pour lui signaler que sa main ne pouvait malheureusement pas suivre. Et elle s'arrêta. Elle était fichue. Les gardes arrivaient. Elle se tourna vers l'inconnu qui l'avait arrêté. Un homme. Bien bâtit, mais pas non plus un géant. Un sourire aux lèvres, comme si il était heureux de l'avoir arrêté. Des yeux étranges, d'une couleur rouge brun qu'elle n'avait jamais vu... Calypso le regarda, et cracha :
- Peut-on savoir pourquoi vous venez de m'empêcher de m'échapper à une bande d'idiots de gardes ?

Liam était rentré de voyage il y avait peu. Le jeune Armure avait reçu un ordre de repli du front de son capitaine, et avait été dans l'obligation de se rendre à AnkNor. Ce n'était pas si mal après tout. Fini la saleté, le sang, les hurlements des agonisants et la fatigue. Il pourrait enfin prendre un douche digne de ce nom, dormir à sa guise et manger à sa faim. Il ne savait pas encore que le lendemain même, il serait de nouveau sur les routes. Mais cela ne l'empechait tout de même pas de profiter du moment présent.

Toujours était-il que pour se détendre, Liam avit pris la décision de se promener dans la ville cendre. Activité que nombre de jeunes perles semblaient effectuer pour se détendre et affirmer leur supériorité envers ces pauvres cendres. Lui, préférait venir habillé comme des cendres. Non pas qu'il souhaitait en devenir un ou quoi que ce soit d'autre, non. Plutôt qu'il préférait l'anonimat pour éviter l'attention. Car une Armure attirait toujours l'attention, ou qu'elle soit. De plus, Liam se doutait qu'il n'était pas inconnu du fait de ses faits d'armes. Il aimait être seul pour apprécier cette liberté que sans doute nul autre ne devait connaître. Il avait certes rendez vous avec son capitaine le soir même, mais, vu que c'était en fin de journée, il avait encore du temps devant lui.

Il marchait donc au milieu de la foule de passants, se laissant peu à peu emporter par le flot qui se déversait dans les ruels sombres de la ville cendre. Sans qu'il n'ait le temps de s'en rendre compte, il arriva dans le quartier commerçant. Il n'aimait pas vraiment ce quartier, au taux de crimes bien plus élevé que la moyenne tout comme les injustices produites par des perles orgueullieux. Il avait du souvent intervenir, du fait de son statut d'Armure pour arreter de jeunes criminels qui, connaissant bien mieux la ville que les gardes, auraient pu s'échapper.

Un cris attira son attention. Il tourna la tête et aperçu, non pas un ou deux, mais bien cinq hommes en armes poursuivant une femme, habillé d'un style quelque peu étrange. Certes, les soldats semblaient la rattrapper, ils n'auraient sans doute pas de mal à l'arreter. Ils n'empechaient que... Liam s'arreta, attendant le moment propice. Lorsque la cendre passa à son côté, il lui attrappa d'une poigne ferme le poignet. Non pas qu'il souhaitait lui faire mal, mais plutôt s'assurer qu'elle ne s'échapperait pas. L'inconnue lui jetta un regard à vous glacer le sang avant de lui cracher ces quelques mots.

- Peut-on savoir pourquoi vous venez de m'empêcher de m'échapper à une bande d'idiots de gardes ?

Liam jetta un bref regard la femme qui se tenait à présent devant lui tandis que les gardes se rapprochaient. Grande, ses cheveux chatains lui tombaient jusqu'aux reins en de petites boucles. Elle possédait également des courbes certaines ainsi que de profonds yeux verts qui accompagnaient à merveille ses lèvres cerises. Malgré son accoutrement étrange, elle dégageait un certain charme, il fallait l'admettre, bien qu'elle ne lui fasse en ce moment qu'une sorte de grimace ou se mélangeait colère et impassiance. Il plongea ses yeux dans les siens alors qu'un grand sourire venait éclairer ses lèvres.

- Je pense que ce devrait plutôt être à moi de poser les questions, jeune demoiselle. Que croyiez vous que j'allais faire, apercevant une personne poursuivie par la milice... C'est assez suspect tout de même, n'est ce pas? Que diriez vous de me raconter qui vous êtes, et pour quelle raison êtes vous, je présume, sous état d'arrestation?

Terminant sa phrase, il jetta un regard froid aux miliciens qui venait de s'arreter à leur hauteur et ne leur laissa pas le temps de s'exprimer.

- Je ne vous la rendrait que lorsque l'on m'aura expliqué ce qu'il se passe ici. Si vous tentez quoi que ce soit, et même si je ne le ferai pas par plaisir, je peux vous assurer que je vous apprendrais à patienter. A tous.

Cela allait peut être les vexer, mais tant pis. Il n'aimait pas arreter des cendres lorsqu'ils n'étaient que des innocents sur l'ordre de familles prestigieuses. Il n'obéissait qu'à la famille royale et à moins que ce ne soit celle ci qui avait ordonné cette arrestation, il voulait être sur de ne pas commettre une erreur.

- Je pense que ce devrait plutôt être à moi de poser les questions, jeune demoiselle. Que croyiez vous que j'allais faire, apercevant une personne poursuivie par la milice... C'est assez suspect tout de même, n'est ce pas? Que diriez vous de me raconter qui vous êtes, et pour quelle raison êtes vous, je présume, sous état d'arrestation?

L'esprit de la jeune folle tournait à pleine vitesse. Que pouvait-elle faire ? Jamais elle ne s'était retrouvée dans une pareille situation... Si seulement cet inconnu la lâchait, tout serait si simple ! Elle bondirait en arrière, se réceptionnerait sur les pavés, puis continuerait sa course... Un fois arrivé aux escaliers pour la ville perle ils leur serraient impossible de la suivre... Oui, mais de toute façon, le problème était là, son poignet était emprisonné dans la main d'un homme qui visiblement ne semblait pas décidé à desserrer sa poigne... Et tout ses plans s'arrêtaient là. Il n'y avait rien à espérer, il fallait qu'elle cherche un moyen de s'en sortir. Elle n'avait aucune envie de passer un nuit au cachot -car il n'y en aurait pas plus, elle en était sûre. Si elle n'arrivait pas à convaincre les gardes de la prison, ce serait de toute façon Aryane où le roi qui viendraient la délivrer... Mais bon, dans ce cas, son honneur en prendrait un coup. Et puis, dans ce cas, elle pouvait dire adieu à la mission, et Nazrtys aurait sa revanche... Non, ça ne pouvait pas finir comme ça ! Oui, mais après ? Elle n'avait rien à dire à ce passant. Depuis quand racontait-elle sa vie à des inconnus ? Les gardes arrivaient. Elle allait être fixée. Il allait la livrer, et elle aurait encore le temps de monter des plans pour leur fausser compagnie d'ici la prison... Sauf qu'il ne fit pas du tout ce qu'elle attendait et désirait.

- Je ne vous la rendrait que lorsque l'on m'aura expliqué ce qu'il se passe ici. Si vous tentez quoi que ce soit, et même si je ne le ferai pas par plaisir, je peux vous assurer que je vous apprendrais à patienter. A tous.
Et bien, tout ce compliquait... Finalement, le passant était peut-être plus qu'il ne paraissait. Et si il travaillait dans la milice de la ville ? Ou si il était garde au château ? Son ton était coupant, et les gardes s'étaient figés... Non, si il était dans la milice, les gardes l'auraient reconnu, et si il travaillait au château, c'est elle qui l'aurait reconnu. Peut-être qu'il bluffait. Mais elle en doutait. La poigne était forte, il avait la carrure d'un guerrier, et ne semblait pas affolé... Donc il ne bluffait pas. Et alors, il ne restait qu'une option qui fit grimacer Calypso rien que d'y penser... Ainsi, il était par élimination une armure. Même si son opinion s'était adouci sur cette classe, elle éprouvait toujours une certaine réticence envers eux. En particulier pour leur arrogance sans borne... Comment pouvait-on sourire comme ça dans une telle situation ! Comme si il s'amusait de voir qu'il contrôlait tout le monde... Tout le monde ? Depuis quand pouvait-on contrôler Calypso Sinilger, fou du roi ? Seulement, c'est ce qui se passait... Elle devait retourner la situation, sans pour autant tout dire. C'est alors que la phrase de l'armure parvint à son esprit. Non mais, pour qui se prenait-il ? Essayant de se dégager, Calypso annonça d'une voix qui n'avait vraiment rien d'amical :

- Pour qui vous prenez vous ? Je ne suis pas une marchandise qui va passer d'une main à l'autre, pour se faire conduire en prison ! De plus, depuis quand un simple cendre a-t-il le pouvoir de demander des explications ? Et je ne vois pas ce qu'il y a de suspect à se faire poursuivre par la milice d'un pouvoir totalitaire qui arrête qui il veut sans raison... Mon arrestation ne regarde que moi, et si vous voulez vous rendre utile, ayez donc le plaisir de me lâcher... Je m'en sortait très bien avant que vous n'arriviez, et ces gardes sans endurance n'auraient pas réussit à ma rattraper.
La jeune folle sourit intérieurement. Elle reprenait un peu de contrôle. Elle ne savait pas ce qu'il ferait, mais en tout cas elle ne se serait pas rendue dans combattre, même si son combat était verbal...

Liam une fois de plus, sourit. Non pas parce qu'il maitrisait la situation, non, parce que ce n'était pas vrai. Mais plutôt parce que la femme qui lui faisait face l'amusait au plus haut point. Elle semblait posséder un caractère bien forgé et n'aimait pas qu'on lui marche sur les doigts. Elle était également fière car malgré l'assistance qu'il essayait de lui porter, elle ne semblait pas en vouloir. Soit. En temps normal, une cendre lui aurait tout expliqué, de peur de recevoir une punition quelconque, sans même réfléchir, sans doute trop térrorisée. Mais non, elle lui tenait tête et se rebellait farouchement. Sauf qu'elle venait de faire une grave erreur. L'insulte qu'elle venait de prononcer à l'intention des gardes, et envers le régime n'avait pas été une bonne idée. Depuis quand une cendre se permettait-elle de dire pareil chose, même envers des gardes car après tout ils étaient eux aussi des perles! Même si lui n'y pretait guère attention, les hommes de la milice eux semblaient commencer à s'enerver. Liam n'en déduisit qu'une seule chose, même si cela pouvait s'averer faux. Il fallait tout de même qu'il s'en assure.

- Oui... qui suis-je... pour parler ainsi à des militiens et pour garder « prisonnière » une... jeune perle? Je me demande effectivement...

La giffle partit. Geste retenu, en essayant de minimiser la force pour faire la moins mal possible. Mais assez pour que ce soit réaliste. Il n'aimait pas frapper les femmes. Il ne frappait pas les femmes. Mais la situation l'exigait. Pour lui, comme pour elle.


- Espèce de Cendre, apprend ou est ton rang! Depuis quand t'adresse tu à des Perles sur ce ton?! Comment oses-tu insulter le roi le régime dont il est aux commandes! Je vais te dire deux petites choses qui risquent de t'arriver lorsque tu atteriras en prison...

Doucement, il se pencha à l'oreille de la femme et lui chuchota ces mots.

- Petite sotte, j'essaie de t'aider et voilà comment tu réagis... Tiens toi tranquille un peu, ou tout cela risque de mal se finir... pour tous les deux. J'essaie de te tirer d'affaire, fais moi confiance, ou si c'est trop te demander, laisse moi juste faire au lieu de tenter une pseudo-rebellion qui ne servira qu'a enerver un peu plus ces hommes... Et... désolé...

Après cela, il se redressa tout en la regardant dans les yeux, esperant qu'elle ait comprit et ne fasse rien d'inconsidéré. Les passants formaient à présent un atroupement bruyant autour d'eux. La situation s'éternisait, et ce n'était pas bon. Il se tourna à nouveau vers les miliciens, lachant la folle au passage.

- Liam Kertia, de la caste des Armures. Pouvez vous m'expliquer, messieurs, ce qu'il se passe ici? Je pense que vous me devez bien ça, rien que pour avoir attrapé notre demoiselle.

- Nous avons pour ordre d'arreter la dénommée Calypso Sinilger sur l'ordre de la conseillère Nazrtys. C'est tout.

Calypso Sinilger... pour une raison inconnu, ce nom lui évoquait vaguement quelque chose. Malheureusement, il n'arrivait pas à se rappeller quoi ni qui elle était. Nazrtys également, ça lui disait quelque chose. Une conseillère du roi... apparemment. Qu'avait donc fait cette femme pour s'attirer les foudres d'une personne si haut placé? Ce ne devait pas être de toute évidence, une personne normale. Encore moins une cendre.

- Parfait. Je connais bien donna Nazrtys et j'ai justement un rendez vous avec elle. Si ça ne vous dérange pas, je m'occuperais personnellement de la prisonnière. Je pense que vous avez d'autre chose à faire que de vous taper tout le chemin vers la prison alors que moi... de plus, je ne pense pas qu'elle compte se tenir tranquille pendant ce temps là. Il vaut mieux que je m'en occupe.

Il se tourna vers la prisonnière et lui fit signe de passer devant lui, coupant le cercle qui les entourait. Il esperait que son plan marcherait.

Spoiler:

- Oui... qui suis-je... pour parler ainsi à des miliciens et pour garder « prisonnière » une... jeune perle? Je me demande effectivement...
Calypso se rembrunit. Elle se comportait donc comme une jeune perle ? Elle en était donc arrivé là ? Pourtant, il ne lui semblait pas qu'elle avait les manières d'une jeune perle. Ou alors, si elle les avait, ses raisons étaient différentes. Les jeunes perles étaient arrogantes parce qu'elle se savaient supérieures. Et pour montrer qu'elles assumaient leur condition de perle. Elle, elle était juste audacieuse car sinon elle n'était pas libre. Elle était une cendre libre. Et elle défendait sa liberté. Se plier à des ordres ne lui avait jamais réussit. Même le roi avait comprit, et lui donnait maintenant des conseils fortement obligatoires. Mais pas des ordres. Et elle n'allait pas changer au détour d'une rue pour quelqu'un qui la confondait avec une perle – d'ailleurs, les perle n'avaient pas le teint halé, et ne s'habillaient pas comme elle... Était il donc stupide au point de...

La gifle partit. Un peu comme lorsqu'elle lançait ses couteaux, elle arriva droit et fort à l'endroit visé -sa joue. Enfin, fort, c'était encore supportable. Peut-être avait-il retenu son coup... Ou bien peut-être sentait-elle moins la douleur à force de tomber durant les entrainements... Mais enfin, même si elle n'avait pas frappé au plus fort, moralement, elle ne pouvait pas faire plus de dégâts. Il venait de la... De la gifler ! Elle était censé être libre comme le vent, et il la giflait ! Une seule personne en avait jamais eu le droit, et ce n'était en aucun cas lui. Il l'avait giflé pour lui signifier qu'il était supérieur. Il était une armure -elle n'avait plus aucun doute là dessus, et elle n'était qu'une cendre. Il avait réussit sa vie, et elle avait choisit une voie qui la rendait inférieur. Parfois, elle se disait que ce choix était un peu la preuve d'une grande sagesse. Et en ce moment, alors que sa joue était brulante, elle sentait plutôt que ce choix était une preuve d'idiotie.

- Espèce de Cendre, apprend où est ton rang! Depuis quand t'adresses tu à des Perles sur ce ton?! Comment oses-tu insulter le roi le régime dont il est aux commandes! Je vais te dire deux petites choses qui risquent de t'arriver lorsque tu atterriras en prison...
Voilà. Apprend où est ton rang. Longtemps, les gardes du palais lui avait dit en rigolant qu'elle était un peu trop par rapport à son rang... Son rang. Elle aurait pu choisir de devenir plus puissant que cette armure. De devenir une gouvernante, comme Aryane. Elle serait devenue conseillère, et ainsi elle aurait donné des ordres à cette armure arrogante. Seulement, avec cette gifle et ces paroles, il lui rappelait violemment qu'elle ne serait jamais qu'une cendre, inférieur à tous, même en étant fou du roi... Il se pencha à son oreille, et elle frémit. Qu'elle aurait aimé lui rendre la pareil ! Qu'elle aurait aimé lui rendre sa gifle ! Mais elle savait que cela ne mènerait à rien. Il était une armure, entrainé aux combats, et il l'arrêterait avant même qu'elle n'est levé la main... Soudain, il se mit à chuchoter :

- Petite sotte, j'essaie de t'aider et voilà comment tu réagis... Tiens toi tranquille un peu, ou tout cela risque de mal se finir... pour tous les deux. J'essaie de te tirer d'affaire, fais moi confiance, ou si c'est trop te demander, laisse moi juste faire au lieu de tenter une pseudo-rebellion qui ne servira qu'a énerver un peu plus ces hommes... Et... désolé...
Comment pouvait-on dire dans un même temps petite sotte et désolé ? Vraiment, cet armure était étrange. Mais bon, pour le moment elle ne pouvait pas s'empêcher de revoir encore et encore cette gifle, et elle était tellement sonnée moralement qu'elle laissait les choses se passer. Elle allait voir comment ces six perles allaient s'en sortir.
- Liam Kertia, de la caste des Armures. Pouvez vous m'expliquer, messieurs, ce qu'il se passe ici? Je pense que vous me devez bien ça, rien que pour avoir attrapé notre demoiselle.
Notre demoiselle. N'avait-il vraiment pas tenu compte de ses paroles ? Elle n'était pas une marchandise ! Alors que son esprit commencer à renoncer à toute résistance, il se raviva, elle la colère recommença à monter au cœur de la jeune folle...
- Nous avons pour ordre d'arrêter la dénommée Calypso Sinilger sur l'ordre de la conseillère Nazrtys. C'est tout.

Ils n'avaient rien trouvé de mieux. C'est tout. Rien que le nom de Nazrtys lui donnait envie de s'échapper... D'ailleurs, elle remarqua que le dénommé Liam l'avait lâché... Grosse erreur de sa part. Elle allait s'enfuir pendant qu'il avait le dos tourné. C'était lui sa plus grande menace... Et c'est alors qu'elle remarqua que le foule s'était attroupé autour d'eux. *Un ramassis de moutons venant voir l'un d'eux sacrifié en spectacle...* Elle devrait attendre. Elle connaissait bien les foules, et elle savait que si elle essayait de passer maintenant, ils le livreraient pour voir la fin du spectacle...
- Parfait. Je connais bien donna Nazrtys et j'ai justement un rendez vous avec elle. Si ça ne vous dérange pas, je m'occuperais personnellement de la prisonnière. Je pense que vous avez d'autre chose à faire que de vous taper tout le chemin vers la prison alors que moi... de plus, je ne pense pas qu'elle compte se tenir tranquille pendant ce temps là. Il vaut mieux que je m'en occupe.
- Et bien, puisque c'est proposé si aimablement... Cependant, veuillez à ce qu'elle soit punie pour ses paroles, et châtiée pour l'exemple. Ces cendres risqueraient d'avoir des idées sinon...

C'était le capitaine des gardes. Bien, merveilleux même... Il s'en allait. Liam avait accompli un coup de maître. Pourquoi ? Ça, c'était à découvrir. Mais en tout cas, tandis que la troupe armée s'en allait, elle eu une idée lumineuse. Le capitaine n'était pas un idiot. La, en ce moment, elle pouvait influencer sur cette troupe de cendres... Mais en avait-elle envie ? Le gouvernement était totalitaire mais il y avait la paix. Ne risquait-elle pas de déclencher une émeute ? Et après... Peut-être pas en fait. Ces cendres à peine réveillés étaient tous des marchands des alentours. Ils ne diraient rien, car leurs clients étaient des perles. Elle pouvait donc tenter. Peut-être l'amure Liam avait-il des plans, mais elle aussi. Si son idée marchait, elle pourrait tester ce soldat et voir si ses théories sur la foule étaient justes. Mais elle ne dirait pas tout ce qu'elle avait sur le cœur. Peut-être y avait-il quelqu'un dans le foule qui était un espion, à la solde du roi... Elle avança devant l'armure, et la foule s'écarta... Là, sur ce tonneau, cela ferrait l'affaire. Elle y arriva en deux foulée, s'y hissa avec aisance, et annonça d'une voie forte :
- Voyez, mes frères ! Voyez ! On va me conduire en prison. Et savez vous pourquoi ? Parce que j'ai commis l'erreur d'exister. Parce que j'ai fait l'erreur de monter trop haut. Soumettez vous donc à ce gouvernement, qui dès que vous avez le dos tourné vous poignarde !

- Voyez, mes frères ! Voyez ! On va me conduire en prison. Et savez vous pourquoi ? Parce que j'ai commis l'erreur d'exister. Parce que j'ai fait l'erreur de monter trop haut. Soumettez vous donc à ce gouvernement, qui dès que vous avez le dos tourné vous poignarde !

Elle s’était échappée. S’était rebellée. A nouveau. C’était à ni rien comprendre. Il lui avait dit pourtant, qu’il allait l’aider. Etait-elle stupide? Ou pensait-elle que seule, elle aurait pu s'en sortir? C'était fort probable, vu ce qu'elle avait déjà entreprit depuis qu'il l'avait croisé pour la première fois. Qu'elle aurait pu s'échapper. Peut être aimait-elle attirer l'attention sur elle, tout simplement... Toujours était-il que par sa faute, tout l'attention était centrée sur eux deux. De plus, ses paroles étaient dangereux, pour elle aussi. Que cherchait elle à faire en leur balançant des phrases comme ça, les enerver? Si elle réussissait, elle risquait fort d'être prit dans le mouvement et d'être blessée...

*Soumettez vous donc à ce gouvernement, qui dès que vous avez le dos tourné vous poignarde?! J'vous en foutrais moi des phrases comme ça, bon sang!*

Il s'avança vers le tonneau et la fit redescendre en lui saisissant le bras. Il se tourna alors vers la foule en prenant un air légèrement coupable.

- Voyons Calypso, arrete ça, ces gens vont te croire... Dire ça en plein milieu des rues, quelle idée... Et si les militiens t'entendaient? Ils risqueraient de nous mettre en prison tous les deux... Viens, rentrons. Je suis désolé messieurs, dames, il faut la pardonner... Elle a vu une punition infligé à une pauvre femme il y a peu, et elle s'est mis en tête de dénoncer tout cela...

Puis, sans un regard en arrière et précipitement, il conduisit l'inconnue à travers la foule en désordre, tentant de se faire le plus petit possible. Car en effet, l'intervention de la jeune femme avait eu l'effet qu'elle escomptait, sans doute. Plusieurs élevaient la voie, d'autres en venaient aux mains tandis que le reste observaient.

- Tsss... ça t'arrive de réfléchir parfois? Tu comptais faire quoi en déclanchant tout ça? Rameutter les gardes peut être? Ou bien enerver encore plus qu'ils ne l'étaient les cendres présents? En tout cas, c'est réussi, quoi que tu ais voulu tenter! Merde, tu sais combien vont soufrir à cause de tes petites pitreries? Tout ce qu'on peut faire maintenant, c'est prier pour leur sort en esperant que les gardes se montreront claimants, et sortir de là le plus vite possible... Tout ça alors que je tentais de savoir si t'étais coupable ou non, et si non te sortir de là...Quel crétin j'ai été...

Une main se posa sur son épaule, l'interrompant dans son discours. Il se retourna, tordant le bras du colosse qui lui faisait à présent face. Il devait sortir de là le plus rapidement possible. Sans hésiter, sa deuxième main, qui jusque là tenait le bras de Calypso, s'écrasa sur le nez de son adversaire dans un craquement. Nez cassé. Tandis que son opposant s'écartait en se tenant le visage ou perlait à présent des gouttes de sang, Liam se retourna.Il n'avait pas le tempsde s'en préoccuper, tout cela n'avait duré qu'une fractions de secondes. Et pourtant, la mystérieuse femme qu'il accompagnait plus tôt se trouvait étrangement loin de lui. Que ce soit à cause des mouvements de la foule ou de sa propre initiative, elle avait été éloigné de lui bien plus qu'il ne le souhaitait. Dans un rale, il accéléra, bousculant les personnes autour de lui. Cette fois ci, s'en était trop. Après ce qu'il avait fait pour en arriver là, allait elle disparaître ainsi?

Spoiler:

A peine avait-elle finit son minuscule discours qu'elle se sentit tiré en arrière. Elle ne chercha même pas à tourner la tête, sachant déjà qui l'avait fait quitter son perchoir... Liam, bien sûr. Alors qu'elle aurait pu tomber sur le dos, elle s'arc-bouta, et réussit à retomber sur ses pieds. Tiens, et maintenant elle n'était une nouvelle fois plus libre de ses mouvements. Mais elle était heureuse au fond d'elle même. Elle avait réussit à les agiter. Rien que ça. C'était déjà un grand progrès. Peut-être qu'un jour les cendres se soulèveraient une bonne fois pour toute. Mais avant, il fallait que le vase déborde, et là, elle venait d'y ajouter une goutte. Mais avec des milliers de gouttes, les cendres auraient enfin le pouvoir. Enfin cette société injuste serait renversée, et enfin, tout rentrerait dans l'ordre. La foule s'agitait. Elle les avait sous estimés. Il fallait qu'elle reprenne la parole...

- Voyons Calypso, arrête ça, ces gens vont te croire... Dire ça en plein milieu des rues, quelle idée... Et si les miliciens t'entendaient? Ils risqueraient de nous mettre en prison tous les deux... Viens, rentrons. Je suis désolé messieurs, dames, il faut la pardonner... Elle a vu une punition infligé à une pauvre femme il y a peu, et elle s'est mis en tête de dénoncer tout cela...
Sortit de son contexte, ce discours l'aurait surement fait rire aux larmes. Les miliciens n'arriveraient pas à la retenir en prison, et de toute façon, il ne mettrait pas en prison une armure. Cependant, la foule ne savait ni qu'elle disposait d'un certaine immunité, ni qu'il était armure. Son discours était donc tout à fait plausible, et un mari voulant sauver sa femme n'en aurait pas fait moins. Sauf que qui était-il pour se permettre de la défendre ? Depuis le début, elle voulait en finir avec cette histoire, et avec sa manie de la protéger, il compliquait tout... Mais au moins cela partait d'une bonne intention. C'était déjà mieux. Un peu. Mais bon, elle lui en voulait toujours quand même. Et tandis qu'il essayait de se fondre dans la foule, les paroles qu'il prononça remirent de la distances entre eux :

- Tsss... ça t'arrive de réfléchir parfois? Tu comptais faire quoi en déclenchant tout ça? Rameuter les gardes peut être? Ou bien énerver encore plus qu'ils ne l'étaient les cendres présents? En tout cas, c'est réussi, quoi que tu ais voulu tenter! Merde, tu sais combien vont souffrir à cause de tes petites pitreries? Tout ce qu'on peut faire maintenant, c'est prier pour leur sort en espérant que les gardes se montreront cléments, et sortir de là le plus vite possible... Tout ça alors que je tentais de savoir si t'étais coupable ou non, et si non te sortir de là...Quel crétin j'ai été...
En effet, ce n'était pas sa plus brillante idée que d'essayer de sauver une folle en fuite... Quand aux gens qui allaient souffrir, elle avouait qu'elle n'y avait pas du tout pensé... Mince, sur le coup là, elle aurait peut-être du tourner sept fois sa pensée dans sa tête... Bon, et maintenant ? La foule commençait à en venir aux mains, mais elle n'avait rien à craindre sur ce point là. Déjà, elle avait un armure à ses côtés, et ensuite... Ensuite, Liam la lâcha soudain. Un cendre d'une taille impressionnante venait de presque le frapper... Et maintenant, il allait voir ce qu'il en coutait de se frotter à une armure. Calypso serait volontiers resté pour regarder le spectacle, mais s'était une occasion en or qui s'offrait à elle. Elle aurait bien embrassé ce cendre malchanceux pour le remercier d'avoir sacrifié son nez pour la sauver, mais il allait tomber à terre d'un instant à l'autre. Liam était prodigieux. En quelques secondes, il avait mit ce colosse à terre. Il maîtrisait parfaitement son art, la guerre. Mais elle aussi maitrisait parfaitement le siens. L'art de virevolter. Et elle allait d'ailleurs l'appliquer. Elle se retourna, enjamba quelqu'un à terre, se faufila entre deux hommes, se baissa pour passer entre les jambes d'un... Puis se releva, et vit alors que Liam l'avait vu.

Elle devait se dépêcher. Elle esquiva, sauta... Et finalement arriva dans une rue adjacente, déserte. Elle regarda dans la foule, mais l'armure avait disparu. Tant mieux pour elle. Le temps qu'il vienne à bout de tout les amis du colosse, elle aurait eu le temps de filer. Elle s'adossa à un des murs d'une maison qui bordait la pénombre de l'allée, qui ne bénéficiait pas des derniers rayons du soleil. Elle devait reprendre son souffle, car après, elle devrait courir jusqu'au palais, qui n'était pas à côté. C'est bon. Elle pouvait y aller. Soudain, elle vit une ombre familière sortir de la mêlée... Il était malin. Elle aurait pu commencer à courir, mais contre une armure, elle n'avait aucune change, elle le savait. Si son but était vraiment de l'aider, alors il la laisserait partir. Donc elle n'avait rien à craindre. Cependant, la prudence voulait qu'elle prenne un ton respectueux, ou même amical, car il avait voulu l'aider... Sauf que quand elle parla, son ton était plutôt rieur et un peu sarcastique, il fallait l'avouer.
- Et bien, ce colosse ne vous à pas laissé finir... Qu'alliez vous dire après « Quel crétin j'ai été... » ? En tout cas, je pensais que vous mettriez plus de temps à vous débarrasser de lui, mes félicitations !